Exposition “Et si on osait la paix ? Le pacifisme en Belgique d’hier à aujourd’hui”

Et si on osait la paix ?

Le pacifisme en Belgique d’hier à aujourd’hui

On commémore régulièrement les Belges qui ont versé leur sang pendant la guerre, mais qui se souvient de ceux et celles qui ont lutté pour la paix ? Combien se rappellent que la Belgique compte quatre prix Nobel de la paix ? Que des pacifistes belges ont largement contribué à la création d’institutions internationales visant à empêcher les conflits ? Que, dans les années 1980, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté contre les missiles nucléaires ? Que de nombreuses guerres (Corée, Vietnam, Irak…) ont suscité des mobilisations citoyennes ? Organisée par l’Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES) et le Mundaneum, la présente exposition retrace un siècle et demi de combat pour la paix à travers 300 documents (affiches, photographies, images animées…), dont beaucoup d’originaux rares.

Depuis le 19e siècle, nombreux sont ceux et celles qui osent la paix et défendent ce qui reste pour d’autres un espoir chimérique.

Certains pacifistes estiment qu’attendre la paix est insuffisant et proposent des solutions, concrètes ou utopistes, pour la bâtir.

La mise en place d’un droit international règlementant les conflits est la première piste explorée et la Belgique y joue un rôle non négligeable. Elle aboutit à quelques avancées notables (Société des Nations, Organisation des Nations Unies) qui dévoilent cependant des limites. La défense de modèles de sociétés plus égalitaires est aussi envisagée. Cette solution se décline différemment selon les tendances politiques, et s’incarne également dans le courant humanitaire rendu célèbre par le père Pire. Le rapprochement entre les peuples est préconisé comme source de paix, que ce soit à travers la promotion du libre-échange, d’une langue internationale (tel l’esperanto) ou encore de rencontres entre les jeunes de tous pays. Enfin, l’éducation et la culture apparaissent comme génératrices de paix, ce que rappellent à toutes les époques de nombreuses femmes, enseignants et artistes.

Œuvrer pour la paix, c’est aussi dénoncer la guerre et ses corollaires. 

Porté à la fois (mais pour des raisons différentes) par les nationalistes flamands et par les mouvements ouvriers et anarchistes, l’antimilitarisme s’incarne dans les manifestations du fusil brisé et dans l’opposition au service militaire. Le rejet de la course aux armements est une constante des mouvements de la paix dès le 19e siècle. Ravivé par le péril atomique, il culmine au début des années 1980 avec les manifestations massives contre l’implantation de missiles américains sur le sol belge. La dénonciation de l’impérialisme (politique ou économique) comme source de nombreux conflits, débouche quant à elle sur diverses luttes (contre le fascisme, l’Otan, les guerres du Vietnam, d’Afghanistan, du Golfe…).

Pour d’autres, la paix ne peut s’obtenir qu’en bannissant la violence, synonyme de guerre par définition.

C’est le choix opéré individuellement par les pacifistes « absolus » qui, de l’Internationale des Résistants à la Guerre aux activistes prônant la désobéissance civile en passant par le courant Peace and Love, font de la non-violence une méthode de lutte. Le combat en faveur de l’objection de conscience (pour des raisons politiques ou philosophiques) s’inscrit dans la même logique. Mené dès l’entre-deux-guerres, il connaît une visibilité accrue grâce à divers procès (Hem Day, Garcet, Van Lierde…) et aboutit en 1964 à la reconnaissance du statut d’objecteur de conscience.

Au-delà de son aspect historique, l’exposition est également d’une profonde actualité, à l’heure où la Belgique prend part à des opérations militaires à l’étranger. Elle met en évidence la permanence des questions débattues par les mouvements pacifistes depuis le 19e siècle et entend susciter une réflexion critique. Un espace d’interpellation, élaboré par un groupe de citoyens, convie les visiteurs à poursuivre leurs interrogations, mais également à faire part de leurs propres réflexions ou témoignages.

Pendant toute la durée de l’exposition, diverses activités seront organisées autour de la thématique de la paix. L’agenda complet est disponible en ligne.

Pacifisme Affiche diffusion

Infos pratiques :

Où ? Cité Miroir – 22, Place Xavier-Neujean, 4000 Liège

Quand ? Du 20 novembre 2015 au 21 février 2016 ; Ouvert du mardi au vendredi de 14h à 18h et le week-end de 10h à 18h. Fermé du 25 décembre 2015 au 1er janvier 2016.

Tarif plein : 5 € / tarif réduit : 3 € – 1,25 € / Entrée gratuite : groupes scolaires.

Plus d’infos ?     Cité Miroir : 04 230 70 50 – info@citemiroir.be  – www.citemiroir.be (réservation en ligne)

IHOES : 04 224.60.70 – info@ihoes.be (réservation visites guidées) – www.ihoes.be/expopaix